Pour la première fois, une personne paraplégique a pu retrouver un contrôle naturel de la marche par la pensée, grâce au couplage de deux technologies rétablissant une communication entre le cerveau et la moelle épinière, selon une étude publiée récemment dans la revue spécialisée "Nature ".
D'autres patients qui ne pouvaient plus bouger leurs jambes ont bénéficié auparavant d'avancées leur permettant de remarcher, mais pour la première fois, un patient peut de nouveau contrôler par la pensée le mouvement de ses jambes et le rythme de ses pas, se félicitent les auteurs de cette étude menée par des équipes de chercheurs scientifiques en France et en Suisse.
La moelle épinière, contenue par la colonne vertébrale, prolonge le cerveau et commande de nombreux mouvements, susceptibles d'être irrémédiablement perdus si le contact avec le cerveau est abîmé. Pour pallier à cette situation, des électrodes développées ont été implantées chez le patient paralysé pour permettre de décoder les signaux électriques générés par le cerveau lorsque le patient pense à marcher, souligne l'étude.
Parallèlement, un neurostimulateur connecté à un champ d'électrodes a été positionné sur la région de la moelle épinière qui contrôle le mouvement des jambes, ont expliqué les chercheurs, précisant que grâce à des algorithmes basés sur des méthodes d'intelligence artificielle, les intentions de mouvement sont décodées en temps réel à partir des enregistrements du cerveau, puis ces intentions sont converties en séquences de stimulation électrique de la moelle épinière, qui à leur tour activent les muscles des jambes pour réaliser le mouvement désiré.
Les données sont transmises via un système portatif placé sur un déambulateur ou dans un petit sac à dos, permettant au patient de se passer d'aide extérieure, ajoute-t-on, faisant savoir que le pont digital créé entre le cerveau et la moelle épinière permet non seulement de se déplacer, mais aussi de contrôler volontairement ses mouvements et leur amplitude.
"Ces résultats laissent suggérer que l'établissement d'un lien entre le cerveau et la moelle épinière favoriserait une réorganisation des circuits neuronaux au niveau de la lésion", a déclaré le neuroscientifique français Grégoire Courtine, professeur en neuroscience à l'École polytechnique fédérale de Lausanne.
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