Les Éthiopiens se rendent lundi aux urnes pour les 6emes élections générales, les premières qui se tiennent après les réformes politique, économique et sociale entreprises par le Premier ministre Abiy Ahmed, arrivé au pouvoir en 2018.
De l'avis de plusieurs observateurs éthiopiens, ces 6emes élections marqueront un tournant dans l’histoire moderne du pays de plus de 110 millions d’habitants avec une rupture avec le passé où la scène politique a été dominée, plus de 30 ans, par ce que fut le front de libération du peuple du Tigray, désigné récemment comme organisation terroriste suite aux évènements dans l’Etat régional du Tigray.
Ces élections interviennent après les réformes lancées en 2018 et qui ont abouti, entre autres, à un renouvellement des élites politiques, économiques et des décideurs, le renforcement de la place de la femme avec la nomination d’un gouvernement paritaire, la libération de milliers de dissidents qui avaient été détenus, la libéralisation de l’économie (télécommunications, parcs industriels..) et la réconciliation avec un groupe de rebelles séparatistes du Sud-Est, mettant un terme à plus de trois décennies de violence dans l’Etat régional de Somali outre la signature de l’accord de paix avec l’Érythrée voisine.
Ces échéances interviennent aussi dans un contexte marqué par la fin de l’opération dite de maintien de l’ordre dans l’État régional du Tigray en plus des défis que le gouvernement doit relever sur les plans sécuritaires dans certaines zones du pays outre la question du grand barrage la Renaissance, dont les négociations sont dans l’impasse alors que le pays s’apprête au deuxième remplissage dans quelques semaines.
Confiant en l’avenir de l’Éthiopie, le Premier ministre Abiy Ahmed, à la tête du parti de la prospérité (PP) donné favori à ces 6eme sélections, a promis des élections libres et équitable en appelant à un vote massif pour l’édification d’une Éthiopie moderne, unie, démocratique et prospère qui profite à tous les Éthiopiens et à toutes les Éthiopiennes.
«Ensemble avec le peuple, nous nous engageons à faire passer l’Éthiopie au niveau supérieur», insiste Abiy Ahmed.
«Je dis à tous les Éthiopiens qui luttent pour une Éthiopie pacifique, démocratique et prospère: tant que les Éthiopiens se serreront les coudes dans un esprit uni et avec un seul coeur, aucune force sur terre ne pourra nous arrêter», a-t-il soutenu.
Le Premier ministre éthiopien a aussi assuré que ces élections seront pacifiques se joignant ainsi à l’appel du Conseil interreligieux d’Éthiopie qui a exhorté toutes les partis et intervenants à œuvrer pour que ces échéances se déroulent dans la paix et la sécurité.
Sur ce point, l’expert éthiopien Bilen Mamo a relevé que «malgré les défis et les pressions, le peuple a montré sa solidarité et son unité pour surmonter les obstacles et rendre la période pré-électorale pacifique».
«J'espère que cet engagement aidera le pays à rééditer le succès enregistré lors de la période pré-électorale, le jour du scrutin et la période post-électorale», a ajouté le juriste éthiopien dans des déclarations à la presse.
Bilen Mamo a noté que les autorités, les partis en lice, les électeurs et les forces de sécurité doivent œuvrer ensemble pour détecter et éviter toute menace qui pourrait entraver le déroulement pacifique des élections de lundi, des échéances que les Éthiopiens veulent qu’elles soient transparentes contrairement aux cinq précédents scrutins qu’a connus l’Éthiopie.
Dans ce sens, le professeur de sciences politiques à l'Université de Californie, Alemayehu Gebremariam, a noté que «les cinq dernières élections tenues en Éthiopie n'ont pas été libres et équitables», affirmant qu’elles avaient été entachées de fraude.
Plus de 36 millions d'électeurs voteront lundi pour élire les membres de la Chambre des Représentants du peuple (Chambre basse du Parlement éthiopien), lesquels vont choisir le Premier ministre.
Quelque 8200 candidats issus de 46 partis politiques devraient participer à ces 6eme élections générales.
Le Conseil national électoral d’Éthiopie qui supervise ces élections a annoncé que 44 372 bureau de vote ont aménagés pour ces échéances.
Plus de 45 000 observateurs nationaux seront déployés lors de ce scrutin en plus des observateurs internationaux, dont ceux de l’Union africaine.
Medi1News+MAP