Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a dit vendredi que son organisation était prête à "soutenir et participer" au processus de négociation tripartite mené par l’Union africaine (UA) sur le grand barrage de la Renaissance de l’Ethiopie, avec l’Egypte et le Soudan.
Lors d’un entretien téléphonique avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Hassan Shokry Selim, le chef de l’ONU a "confirmé que les Nations-Unies étaient disponibles pour soutenir et participer au processus de négociation dirigé par l'Union africaine sur le grand barrage La Renaissance éthiopien, à l'invitation du Président de l'Union africaine, le Président (congolais) Félix Tshisekedi", a indiqué son porte-parole à New York.
Guterres a également dit "espérer que le processus comptera sur le plein engagement des parties dans une négociation sérieuse".
L’Egypte et le Soudan avaient proposé de former une médiation quadripartite dirigée par la République démocratique du Congo pour relancer les négociations sur ce gigantesque barrage de 155 mètres de haut et 1,8 km de long, érigé sur le Nil, qu’ils perçoivent comme une menace à leur sécurité hydrique.
Le quartet comprendrait l'Union africaine, les Nations-Unies, l'Union européenne et les Etats-Unis, selon le ministère égyptien des Affaires étrangères.
Les négociations menées sous l’égide de l'Union africaine en présence d’observateurs internationaux avaient été suspendues à plusieurs reprises, le dernier round remontant à début janvier.
Le gouvernement éthiopien s'est engagé à œuvrer pour des négociations qui aboutissent à des résultats qui profitent à toutes les parties.
L'Ethiopie a achevé la première phase de remplissage du barrage en juillet dernier, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ayant affirmé que le niveau de l'eau retenue pour ce premier remplissage a été atteint grâce aux abondantes précipitations enregistrées au cours du mois dans son pays.
La deuxième phase du remplissage devrait avoir lieu lors de la prochaine saison des pluies en juillet, selon le ministre éthiopien de l’eau, de l’irrigation et de l’énergie, Seleshi Bekele, qui a affirmé que le grand barrage sera opérationnel en 2023 comme prévu. Selon lui, "considérer le barrage comme une menace à la sécurité hydrique n’est ni fondé ni appuyé sur des données scientifiques".
Ces propos du ministre éthiopien interviennent en réaction aux récentes déclarations du ministre soudanais de l’irrigation et des ressources hydriques, Yasser Abbas, qui a mis en garde l’Ethiopie contre toute décision unilatérale pour remplir le grand barrage, en évoquant une menace directe à la sécurité du Soudan.
Selon l’Ethiopie, le gigantesque barrage aura une puissance de 6.000 mégawatts après achèvement des travaux, ce qui va permettre de couvrir tous les besoins du pays en électricité.
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