Deux personnes ont perdu la vie, jeudi soir à Libreville, dans des manifestations, appelées "concert des casseroles" contre les mesures restrictives édictées le 12 février par le gouvernement dans le cadre de la lutte anti Covid-19, a-t-on indiqué de source officielle.
"Le jeudi 18 février 2021, aux environs de 20h30, dans les quartiers PK 6, 7, 8, 9, 10 et 11 de Libreville des groupes de personnes ont violé le couvre-feu mis en place pour protéger la population contre l'épidémie de Covid-19", a indiqué, vendredi, Procureur de la République André Patrick Roponat.
"Ces personnes, en grand nombre, ont dressé des barricades sur la voie publique et brûlé des pneus entravant ainsi la circulation", a-t-il expliqué, notant que "dans cette atmosphère, deux de nos compatriotes, à savoir les nommés Iloko Gildas et Emane M’vono Djinky ont malheureusement trouvé la mort suite à des blessures par balle en dépit de leur transport à l’hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba, laissant des familles éplorées".
"Les tirs proviendraient d’individus encagoulés circulant à bord d’un véhicule de type Toyota Prado", a-t-il poursuivi, relevant que le Parquet de la République a immédiatement ouvert une enquête afin de faire toute la lumière sur les circonstances de la survenance de ces drames et établir la responsabilité des uns et des autres, sans omettre l’identification de tous ceux qui ont incité à la violation du couvre-feu".
Ce bilan a été confirmé par le commandant en chef des Forces de police nationale (FPN), le Général de Brigade Serge Hervé Ngoma.
"Dans des circonstances non encore élucidées, deux personnes parmi les contrevenants ont subi des blessures par balle et ont succombé à ces dernières. Au nom des forces de sécurité et de défense, j’adresse mes plus sincères condoléances aux familles des deux défunts", a-t-il dit.
Le commandant en chef des Forces de police nationale a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative, précisant au passage que "s’il s’avère que des fautes ont été commises, elles seront, suivant les lois et règlement, sanctionnées".
Le mouvement de concert de casseroles a été initié par des activistes sur les réseaux sociaux. Les initiateurs de ce mouvement ont appelé les populations à rester devant chez elles et à manifester, à partir de 20h (mercredi, jeudi, vendredi) au rythme du bruit des ustensiles de cuisine, leur colère face à ces nouvelles mesures restrictives.
Les habitants du Grand Libreville et d’autres villes gabonaises notamment Port-Gentil veulent, à travers ce mouvement, faire part de leur mécontentement des nouvelles mesures notamment le couvre-feu ramené de 18 h à 5 et l’exigence d’un test de négativité pour accéder à un restaurant ou un lieu de culte.
Medi1News avec MAP