Le gouvernement gabonais fait face à plusieurs tentatives de complot et d’ingérence étrangère visant à perturber l’élection présidentielle tenue samedi, a indiqué, mardi à Libreville, le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé.
"Une tentative de déstabilisation du processus électoral impliquant M. Mamadi Diané, conseiller du président ivoirien, visant à encourager le retrait de trois membres de la commission électorale nationale autonome et paritaire (CENAP), et ce en vue de semer des troubles à l’ordre public, a été mise au jour", a dénoncé M. Bilie-By-Nzé lors d’une conférence de presse.
"Cette tentative de corruption d’une institution essentielle à l’Etat, du fait d’un représentant d’une puissance étrangère amie, est inacceptable", a-t-il déploré, précisant que le gouvernement gabonais collabore avec les autorités ivoiriennes pour faire toute la lumière sur cette "manipulation touchant le coeur de notre processus électoral".
“Aujourd’hui, nous avons une preuve tangible et irréfutable mettant en cause Jean Ping et Mamadi Diané, conseiller du président de la République de Côte d’Ivoire, dans un complot visant à faire démissionner ce jour des membres de la CENAP par corruption”, a soutenu le porte-parole du gouvernement gabonais.
"Par la révélation de ces faits, le Gabon et son gouvernement font part de leur inquiétude face au candidat M. Jean Ping, dont les récentes déclarations et actions mettent en danger le processus électoral salué par l’ONU, l’UE ainsi que l’UA, et montre son intention de déstabiliser le Gabon et semer la discorde entre nos compatriotes à travers le pays".
Le ministère gabonais de la défense nationale a averti lundi soir que le Gabon fait l’objet de "menaces portant gravement atteinte à la sécurité et à la sureté de l’Etat", précisant qu’il s’agit de menaces alliant "cybercriminalité, atteinte aux données à caractère personnel et importation illégale de matériel de télécommunication, satellitaire et militaire".
Le ministère a fait savoir qu’un individu de nationalité ivoirienne, connu des services de renseignements, est recherché dans le cadre de cette affaire. Le porte-parole du gouvernement gabonais a rappelé que les seuls résultats officiels de cette élection présidentielle sont ceux qui seront annoncés par le ministre de l’Intérieur sur invitation de la CENAP.
Le candidat opposant Jean Ping s’est autoproclamé dimanche vainqueur de ce scrutin alors que l’opération de dépouillement des votes est en cours, en se basant sur des tendances qui seraient tirés essentiellement d’une application pirate mise en place par des hackers.
La proclamation des résultats officiels est attendue ce mardi soir à l’issue d’une réunion de l’Assemblée plénière de la Cenap. "Ces résultats ne pourront être annoncés que lorsque les travaux au sein de la CENAP auront touché à leur fin et abouti à une validation commune, finale et définitive des résultats officiels. Il n’est donc pas impossible que ce processus s’engage jusque tard dans la nuit", annonce le ministère de l’Intérieur.
Médi1 TV et Agences